Choc tellurique des couleurs aiguisées par un geste vif, rapide et assuré. Sans cesse en mouvement. Comme une danse cosmique au rythme de laquelle se mêlent diables et archanges.
Des élans qui conjuguent la grâce et la force, la fulgurance et la légèreté, la vivacité de l’âme et l’ouverture des sens. A tendre l’œil, s’ouvre l’oreille et la toile chante, scène ultime où les chœurs improvisent des harmonies multiples, jouent des graves et claquent dans les aiguës.
Une maîtrise des profondeurs qui étonne, une énergie des tonalités qui étourdit, un rendez-vous où la témérité de la séduction pourrait faire croire à l’aisance du sortilège : « Aimez-moi les uns les autres ! ». L’envoûtement n’est pas loin, bousculant les certitudes, érigeant la curiosité en appât dont le venin libérateur annihilerait toute résistance aux invites de l’œuvre.
Langage de découverte, les toiles de Christine Métraux incitent cependant, au-delà du saisissement primordial, à la capture fugace d’une sensibilité sous-jacente, dont la trace juste masquée dévoile la délicatesse d’un cœur en offrande et l’élégance fine du souffle essentiel.
Pierre-Bernard Despland, 2010